L'ARAIGNEE QUI CHERCHAIT UN MARI...
L’araignée qui cherchait un mari
Un jour une araignée se balançant doucement
Sur la toile qu’elle avait au gré du temps tissée
Décida de piéger dans sa toile un amant
Afin que le bellâtre accepte de l’épouser
Car l’arachnide était vieille fille voyez vous
Et des mâles velus il y en avait bien peu
Qui à notre araignée fixaient des rendez-vous
Afin de lui conter de doux mots amoureux
Il faut dire que la belle de ses mœurs excentriques
Avait si l’on en croit la rumeur qui circule
Piqué frénétiquement un insecte asthénique
Rageuse qu’il se moque de ses frêles ridules
Ainsi par dépit que ses sœurs soient mariées
Alors qu’elle était la plus vieille de toutes
Elle tressa de ses fils une prison effilée
Où croupirait d’ennui des insectes sans nul doute
Mais derrière cette vengeance savamment orchestrée
Se cachait la détresse d’une araignée fleur bleue
Qui faute de trouver jolie patte à son pied
Voulait par la ruse trouver un amoureux
Je vous entends déjà balbutier indignés
Que l’on devrait punir cette ingrate demoiselle
D’avoir osé pu croire qu’elle pourrait capturer
Le cœur d’un prétendant en infâme sauterelle
Mais l’histoire à dire vrai mérite l’attention
Car alors qu’une mouche dans la geôle construite
Se préparait fiévreuse à cette maudite union
Le destin s’amusa de cette chose inédite
Alors que les bancs depuis peu publiés
L’arachnide s’apprêtait à se faire charmante
Pour forcer son fiancé à dire oui à jamais
Elle mourut asphyxiée par une bouche aspirante
Car voyez vous c’était jour de grand ménage
Dans la pièce poussiéreuse où elle s’était lotie
Et la bête soufflante goba sans autre hommage
L’araignée qui tomba dans le sac bien rempli
Et le mâle victime de cette machination
Que devint-il pauvret en ce sinistre jour ?
Et bien par chance alors il s’enfuit bien poltron
Et échappa de peu au tourbillon d’amour
S’il faut une morale à cette étrange histoire
Ce sera de rappeler qu’il faut laisser le temps
Ramifier de ses fils amoureux pleins d’espoir
Les idylles qui naissent au gré des sentiments
Rien ne sert de forcer le cours du destin
Sous peine de finir comme cette sotte araignée
Dans le ventre glouton d’un étrange engin
Mastodonte puissant par les hommes inventés